Les manifestations se multiplient en France du côté des
Instituts Universitaires de Technologie. Motif : la crainte que la loi
Libertés et responsabilités des Universités de Valérie Pécresse se traduise par des baisses de moyens et la mise en cause des diplômes nationaux.
Par milliers, des manifestants se sont réunis hier à
Lyon, Troyes, Toulouse, Lannion, Auch, Tarbes, Limoges, Tulle, Vannes, Toulon... le mouvement lancé par les étudiants en IUT de Toulouse qui étaient sortis dans la rue
le 27 novembre, lors de la journée d'action Recherche/enseignement supérieur,
commence à prendre de l'ampleur. La manifestation de Toulouse à été
particulièrement suivie puisque la police et les organisateurs annonce
le même chiffre 2500, soit la moitié des étudiants en IUT de Toulouse
(selon AFP).
L'origine de ce mouvement qui se mène souvent avec le soutien des directeurs des IUT et des enseignants : l
e paradoxe de la LRU.
L'autonomie des Universités se traduit en effet pour les 116 IUT de
France... par le risque de perdre la leur. Leurs crédits seraient
affectés au budget général des Universités... lesquelles sont très
souvent beaucoup moins bien dôtées par étudiant. En outre, ces
établissements sont certes souvent de petite taille mais proposent des
diplômes dont le caractère national ne fait pas de doute.
Depuis le mois de mars dernier, les directeurs des IUT tentent de
négocier avec le ministère, mais
manifestement sans grand succès. D'où
le recours à un mouvement public qui vient fort mal à propos pour la
ministre qui ne cesse de vanter la mise en application de la LRU comme
l'un de ses succès majeurs.
Les IUT ont permis à de nombreux étudiants d'origine modeste de
réussir des études supérieures, même si le dispositif est en partie
détourné de ses objectifs puisque la sélection à l'entrée en écarte
ceux-là même qui en aurait le plus besoin : les étudiants qui cumulent
un bac obtenu avec les dents et la difficulté à financer des études
longues.
Ce mouvement va t-il se prolonger et trouver des contacts avec ceux
qui, dans d'autres secteurs universitaires et de recherche contestent
la politique gouvernementales ? C'est bien sûr l'espoir d'organisations
comme
SLR (Sauvons la Recherche) qui organise demain un
rassemblement devant le siège de l'INSERM à l'occasion de la réunion de son Conseil d'Administration ou
SLU (Sauvons l'Université)... et la crainte du ministère.
Une
pétition électronique circule, sur le site
http://www.iut-fr.net/petitions/?petition=2 . Elle a déjà récolté près de 70 000 signatures.